mardi 30 mars 2010

Le sacrifice des mots, l'appel d'offre de leur supplice




1957
14 AOÛT 2007

 
An 1957:
Tout tétait Tout.
Rien n'était Toi.
Le Cosmonaute s'envolait.
L'Internaute s'agitait.
Sa mère le cogitait.
Son père l'activait.
On réclamait ses mots.
On acclamait ses sujets.
Il lisait des journaux.
Il faisait le beau.
Les sots dévots,
les sourds défauts,
et tout l'espace qu'il leur faut.
Entre-déchirer nos maux.
Inventer des terminaux.
Puis achever les animaux...
Des Restes humains
pour la pitance des lendemains.
Écrire n'est qu'un jeu.
Écrire pour rire un peu...

elquidam


 
 
1975
14 AOÛT 2007


Avec les restes d'Humanité, ennui aux fenêtres blastées. Attendre que le jour se lève, ouvrir la tempête de Fièvre.Voir courir les petits lièvres. Flairer le Temps des Sucres.Voler au printemps sa tuque. Pourrir un peu sans ta Sève. Encore un carré de mot-jeu. Une autre sorte de Bondieu.

elquidam

 
 
QUEL SOIR ?
 
1ER SEPTEMBRE 2007



Cette toile de Lawrence Alma-Taddema que j'ai vue live lors de l'exposition De Cranach à Monet, est vraiment impressionnante, puissante. Les figurants qui semble-t-il étaient entrain de mourir étouffés sous cette mémorable pluie de pétales de roses, avaient l'air pourtant bien vivants, mais peu importe, mes yeux, eux, étaient éblouis. La mort ça a ça de beau...quelques fois. Au-delà de trente ans se sont écoulés depuis ma rencontre avec Les Roses d'Héliogabale, cette oeuvre a toujours été présente, enfouie dans ma paperasse, comme l'Avenue des peupliers de Van Gogh, comme Ferdinand lured by Ariel, de John Everett Millais. J'ai d'ailleurs pu contempler un Millais lors de cette superbe exposition, un bijou.VOIR une toile de tout près, jamais, O grand jamais ! ce sera le même effet que de la voir reproduite dans les livres, revues, affiches, mais comme ces oeuvres sont extraordinairement hors de prix on n'a pas d'autre choix que de les admirer ainsi, et de loin, c'est mieux que rien...


Suivre le cortège du bout de nos yeux, 
un peu comme un souvenir heureux ...


Les roses d'Héliogabale
 
Ferdinand Lured by Ariel


E
31 AOÛT 2007



Dans la désignation des astéroïdes,
le E indique un objet céleste qui a été
découvert entre le 1er et le 15 mars.
E. L'Aune and Lone Nelly:
2 blue hearts in the country...
Far away from their NAVY,
Far away from their Babe-e...
Near of the Star-Sky-Mom,
Far from the Hell/Dad/Son.
Staying away from the Them,
Having to say NO but je t'aime...
La lettre E


elquidam
12 mars 1975


 
LEATHER MEMORIES 
JEUDI 16 AOÛT 2007

 
Ça fait déjà 30 ans.
J'étais dans
l'Entre-Peau;
on compilait à chaud.
Il faisait beau,
je me souviens.
Il y a 30 ans,
c'était pas encore hier.
Ce sera toujours
77
(en fumée de cigarette)


It was a great year
It was a bad year.
The King is dead.

So, we said:
Vive le Roy !


Le Roi se mourrait.
Le Punk naissait.

C'était
le Rôle
du Rock
C'était
le Rock
de taule

Le Jailhouse Rock.
Le Jailhouse FROC.

Pour LUI,
WARHOL
Pour moi,
WAR Hole

Je me souviens...
De ce jour d'août:

on avait sué
sang et coke,
on avait worké
jour et nuit

(juste pour LUI)

On n'était pas
à Memphis
Tennessee,

NON,

on crevait à
St-Léonard,
bout d'crisse.
 
Dans le fond
de l'entrepôt,
ça sentait le vinyle
à plein nez,
Et dans celui
de nos frigos
le Vide à l'année.


Ça puait le tock,
mais ça goûtait
Le Rock.
Ça sentait presque
TchernoBILE,
ça crochissait
nos âmes débiles.

Le soir de sa mort
on écoutait même pas
SA musique,

on frappait plutôt
dans les Portes;
on aimait les faire saigner,
on aimait se faire soigner.

Ce n'est que plus tard
qu'on l'a fait:
écouter ses paroles,
ce qu'elles nous disaient
Écouter cet he-doll,
ce qu'Elle nous chantait.

(Ma mère, Elle,
le faisait,
et le fait encore
aujourd'hui)


Je me souviens
de ce KING-là,
mais aussi
de cet autre gars,
celui qui me
morrissonnait
les oreillettes
de mon coeur
qui me papillonnait
his musical poison

qui coule toujours
de son impeccable
et moulant...
leather
pantalonne.

R.I.P. ELVIS
R.I.P. JIM



elquidam
16 août 1977
8:08 a.m.



Les Défis :
ils vous gardent jeunes. 


Elvis Presley





 



HABITUAL RITUAL 
Amour irréversible 
Vendredi 17 août 2007



Faire des roses pour
redéfaire les Choses.
Faire le bien si mal que
défaire le Bienfait sale.
(and for the Rest:
an habitual ritual)



PORTÉE
Samedi, 18 août 2007



Un souvenir qui s'importe:
l'Amitié,

derrière la Porte.
Dix-huit août:
anniversaire;
une portée de petits coyotes.
Le reste ?
Pas de vos affaires.
;0)


elquidam
18 août 1963



Encore lui !? je crois que je vais rugir. 
Pour de vrai, cette fois !



 

BEHIND PINK WALLS 
18 AOÛT 2007


 
Periurban
The Impossible
Ensemble
Behind pink walls
rose diamond
purple shirt
Halloween
The singing pig
and many others.
Listen to the Music,
another kind of.

et pour rester dans le ROSE...
KOKIAN





 


DAYS OF THE JACKAL 
18 août 2007


Testostérone.
Testostérone.
Must for ON.
Just for FUN.
Words of Gum.
World of Guns.
Terre des Zhom.
Mère des Bums.
For a bad SO sorry
a true HATE story.
Restant de soirées.
Début d'absurdité.
Ima Go, élance-toi.
YoYo, balance-moi.
Il faut des faux pas.
Il faut en rester LÀ.
Don't be sad for US.
I will be in the dust.
Be glad for the Boss.
I will go for the Loss.
00:00

 

HEROÏN TARGET
DIMANCHE 19 AOÛT 2007


Une amitié peut naître sur la terre la plus aride et la plus improbable.

Maeve Binchy


Mariama revient d'Allemagne ce soir, de Brühl plus précisément,
ce sera comme une résurrection, une vraie bénédiction.

***

Prédilection ? Sur son blogue, Pat B. parle du 11 septembre 2001.
Et hier, à l'aéroport P.E.T., on a fouillé la zone internationale,
à cause d'un sac qui contenait peut-être une arme pointue.
Et Mariama qui doit arriver ce soir; j'espère qu'il n'y aura aucun attentat.
On sait jamais. On ne sait jamais rien AVANT, juste APRÈS.
Et ce matin, dans le Soleil, le physicien Michel A. Duguay:
il nous cause de Gentilly, de quelle sorte de superbe cible
ça pourrait faire pour des terroristes en herbe (ou en moyen).
Il dit qu'il se battra jusqu'à la fin pour qu'on détruise cette cible.
Kokian, en passant, ça ressemble étrangement à du Jean-Michel Basquiat.
Une vraie réincarnation...Warhol qui, pour la deuxième fois cette semaine, revient me visiter, en bon fantôme blanc qu'il est depuis la Nuit des Temps, depuis ma nuit d'étang...

The Swamp Song

THE WORLD IS UNDER ATTACK

Heroin 
Velvet Underground (for Basquiat)




 
 


LA SUITE
Dimanche 19 août 2007


Une bouche contre la Fenêtre. Des dents blanches comme de la neige, la fête n'a jamais été aussi triste. La langue collée sur le fer forgé, un souvenir qui ne veut pas vraiment décoller. Freaker l'espace d'une mémoire pour essayer de tout capter, mais ne jamais essayer de tout comprendre. Avaler un " pépin " pour voir fleurir le Chagrin dans la chambre rose ambré des vagins usés. Voir grandir le matin, voir souffrir toutes ces mains. Et puis ne plus rien peindre jusqu'au lent demain...(Ravaler sa langue).

elquidam
19 août 2007
Inspiré des mots de Cruelle incognita

 
 
L’OEIL DU CYCLONE 
Lundi 20 août 2007



En pleine tempête

L'équipe de production a été touchée par une tornade. Alan Parker raconte : "Nous étions en plein tournage avec Gabe et Kate dans un petit restaurant des faubourgs d'Austin. Nous avons continué de filmer tandis que des bulletins météo alarmants se succédaient sur les talkies-walkies des assistants et que la tempête approchait. A midi, il faisait nuit noire et la tempête transperça les projecteurs des électriciens au-dehors, fracassant les verres de cinq centimètres d'épaisseur tandis que les gigantesques projecteurs d'acier furent arrachés de leurs fixations et s'abattirent sur l'autoroute 183. Nous nous sommes rassemblés dans la petite cuisine intérieure tandis que la tornade s'intensifiait. Deux heures après, l’œil du cyclone nous avait dépassés et nous sommes rentrés en claudiquant vers l'hôtel, parcourant en voiture les autoroutes détrempées."

***


Y'a des films comme ça.
Des images de choc stable.
Des mots crabes mis en boîte.
Des films qui bouleversent.
Des histoires inimaginables.
Un scénario invraisemblable,
mais pourtant si admirable.
Un restant de beauté.
Des miettes de table....
Repentant électrocuté.
Femme morte étouffée.
Images inaltérables
de lent impondérable,
nourrissant les cinévores
d'un tourment inachevé.
Immanquablement assagi.
Un culte inclassable...
Indispensable.


elquidam



L’AIMANT
Mardi 1er août 2007



La Mer Enchantée
avec son souffle,
estomaqué.
Ses beaux gestes orangés,
regard de mi-abandonnée.
L'avoir vu hier s'envoler
au bras d'un ange échevelé.
Ses restes maintenant apaisés,
dans les murs mûrs du Musée.
La Paix étant revenue.
L'Orage, elle, a disparu.


elquidam
21 août 2007


 
LE JOUR DES CORNEILLES 
MERCREDI 22 AOÛT 2007



Un reste de Lui pendu à l'Ennui.
Je finis la Chute d'Albert Camus.
Je sors de ma hutte; vois La Vie.
Je sors ton fusil; je te la culbute.


elquidam
22 août 2007


 
LES FENÊTRES DE VERMEER
MERCREDI 22 AOÛT 2007



COMMENT CROIRE QUE NOUS ALLONS ARRIVER À AMSTERDAM ?

Pour L'Étranger,
de l'Elquidam


Une sage lenteur----Mexico-City
Deux fureurs: la fornication et les idées
PARIS----trompe-l’œil---- couleurs
Bijoux de mortes feuilles
Amsterdam
Harengs dorés---
nuées cuivrées
brume de néon,
de genièvre,
et de menthe;
Noires bicyclettes
à hauts guidons
Cygnes funèbres
qui tournent sans trêve
Au cœur des choses
les cercles de l'Enfer
les ongles faits
TROP TARD ---
TROP LOIN
La conséquence d'un vœu
L'Aubaine
L'homme des pénéplaines
La bouche de terre pleine
Le souffle des eaux moisies
La cigarette de la satisfaction
Le charme d'un Janus
moi-
moi-
moi
Les intervalles de mes petits débordements
Le numéro de l'attirance incompréhensible
Un vilain ressentiment...
La digue grise---la grève livide
La mer couleur de lessive faible...
Le vaste ciel où se reflètent
les eaux blêmes...
eau amère de mon baptême.
Des escaliers d'air,
des portes de nuées
flots épais de plumes grisâtres,
le Vestibule d'un ENFER MOU
La joie sourde et imprévue
LA SUEUR DE L'AGONIE
un manteau de ridicule
Un citoyen-soleil
un bouc de luxure
un pharaon dans la colère
un roi de paresse
L'HOMME DU JOUR
Sur le cercle de l'horizon,
les récréations.
Sur le chemin du malconfort,
la cellule de crachats,
la coquille de ciment.
Les monotones corbillards
de l'audace et de l'invention
La vie en rose
La mort d'Yseult
Notre pays en pantoufles,
et bientôt aux portes de la mort:
un noyé.
Le sommeil était une chute,
la veille un accroupissement.
LA VOIX DE RACHEL
" Notre-Seigneur au grenier "
À la bouche le pardon,
au cœur la sentence,
atténuante circonstance.
Une pièce nue. Un Vermeer,
sans meubles ni casseroles.
Sans livres, non plus.
L'Agneau mystique,
panneaux de retable.
La bonne intention
le faux pas,
l'erreur estimable...
À la cime du ciel hollandais,
le jour d'absinthe qui se lève
Amsterdam
Le Damrak
Sous les petits ponts neigeux,
les rues désertes
et la boue de demain...
La chute se produit à l'aube,
le long de ses canaux..
Il est trop tard, maintenant.
il sera toujours trop tard.
Heureusement !
L'ordre du monde AUSSI
était...ambigu.
ÊTRE NATUREL ENFIN

***

Voyez les énormes flocons qui s'ébouriffent contre les vitres. Ce sont les colombes, sûrement. Elles se décident enfin à descendre, ces chéries, elles couvrent les eaux et les toits d'une épaisse couche de plumes, elles palpitent à toutes les fenêtres. Quelle invasion ! Espérons qu'elles apportent la bonne nouvelle.

Albert Camus
LA CHUTE
1956

 
 
POUR LES MOTS DES AUTRES
Jeudi 23 août


(Anniversaire de Sue (3 ans))


De l'attente, et tout cet oubli
qui devra la meubler.
Victor-Lévy Beaulieu***
Essayer de ne pas parler,
mais faire des simagrées.
Écrire, lire, dessiner,
danser, boire, voyager...
Ne pas rester demeuré.
Ne pas pester 100 idées.
1 bonne et belle journée
dans la vie d'une...
demeurée...;-)
 
 
LE VIDE FLOU 
Jeudi 23 août 2007


Le Vide.
..éclairé..
VU, mais
inconnu.


elquidam


 
LE FIL DE CUIVRE 

Vendredi 24 août 2007 



Ce matin, la pluie; cet après-midi, la nuit...On ouvre une page trouvée au Bazar, c'est la 15; on en lit un extrait, ô hasard, ça vous donne ceci....Plus je grandissais, plus s'avivait mon attachement aux choses sensibles. J'aimais tous les êtres, vivants ou inanimés, avec cette sensibilité d'enfant qui marque une âme d'innombrables cicatrices. C'est ainsi que je garde le souvenir de certains matins d'automne mieux que celui de la possession d'une première maîtresse. Qu'ils étaient beaux, ces matins-là ! Un soleil comme on n'en voit plus, il me semble jaillissait, frais, ruisselant, de son bain d'ombre et de sommeil, et versait sur le Saint-Laurent, des flots d'argent, d'or et de pierreries. Nos montagnes, dépouillées de leur vêtement de couleur par la nuit, se rhabillaient en frissonnant. Je marchais à la lisière de la forêt. Des bouleaux, frappés par le rayon naissant, exhibaient l'éclat de leur peau blonde et rose sous une chevelure d'un jaune clair. Tout près, une perdrix s'envolait. Un lièvre, encore chaud, pendait au bout d'une branche, le cou serré dans un fil de cuivre, et sa couleur de terre brune se mariait aux tons orangés des feuilles mortes. Partout une odeur de végétaux en décomposition, odeur troublante, que je compare, plus tard, à celle d'une grande chambre bleue où l'amour venait de passer. Comme c'était bon, tout ça, oui, tout ça qui fut moi à l'âge où j'éprouvais le charme de vivre sans y penser et sans comprendre !


Jean-Charles Harvey
Les demis-civilisés 
Éditions de l'Homme
(roman interdit en 1934)


Aux premiers craquements du dégel, le Printemps nous dira qu'il était elle...On gratte à la porte, c'est mon Lapin; il est très excité, il veut encore jouer. Mais moi, trop occupée (ou trop fatiguée). Je l'entends galoper, griffer le plancher. Mais moi, trop occupée à sentir du papier, mon grand nez phony étant parfois trop affairé à renifler des affaires de remise en liberté. À demain donc pour la fuite dans mes idées. Et surtout, passez une excellente journée. (Sans trop penser, sans trop bloguer, on a tous un lapin, ou 2 ...à s'occuper ! ) (Et puis les lire enfin, ces demi-civilisés, ceux dont nous parlait tant le grand VLB).


elquidam




JUSQU’AU MILIEU D’AUJOURD’HUI 
JEUDI, 24 AOÛT 2006



LA FRIVOLITÉ EST LA PLUS
JOLIE CHOSE
À L'ANGOISSE.

QUI A DIT ÇA ? LUI.
NUL AUTRE QUE LUI:
 
 
Pour être un jour passer dans l'antichambre de sa maison rouge, pour avoir pu observer en vitesse quelques unes de ses œuvres dites érotiques, dont certaines sont plus qu'équivoques, je suis en parfait ac-corps avec ses mots devenus citation.


Mais dites-moi, avec des Souterrains qui aujourd'hui menacent de s'affaisser, des Viaducs qui vont sûrement encore tomber, un Stade qui sans doute finira un jour par s'écrouler, des jeunes Soldats qui n'en finissent plus de sauter sur des mines personnalisées, (ou des blogues vis ta mine et crève)..., des virus qui s'infiltrent par les serrures de vos ordis hantés, des enfants disparus, kids nappés par la peur bleue de ne plus être jamais revus par leurs parents angoissés, pensez-vous vraiment qu'il y ait encore de la place ICI pour de...la Frivolité ? ? ?


En attendant la Réponse, excusez les miennes ce soir, mes frivolités, mais à l'occasion j'ai un peu besoin d'en exécuter. Bon, c'est assez pour aujourd'hui, je m'en vais me coucher avec Monsieur Harvey (et une partie de ses demi-civilisés), j'essaierai probablement de rêver à QUI pourrait bien venir sauver le petit monde de Québec de toute espèce de frivole mondanité, maintenant qu'Andrée P. Boucher est partie pour de bon se coucher dans le blond léger du plus lointain de ses carrés de...sable...;-/

Ce soir, dans le Grand Portique Étoilé, peut-être que ça parle du 400 ème, de 2008 qu'ils ne verront pas, de Marcel Aubut, et de ses anciens Nordiques, d'un ex-roi de la radio, qui sourit à la télé même s'il a un cancer de la prostate, des bretelles suspendues dans le Vide au-dessus d'une Québec humide, du Taj Mahal, d'Alice Cooper, des épinards, et du beurre, et...de la Vie, celle qu'ils savouraient encore à pleines dents à venir jusqu'au milieu d'aujourd'hui.

Ce soir, dans le Grand Portique Étoilé, une mère discute avec ses jeunes fils, ils pleurent la Guerre, ou ils rient de la Politique, ça on l'ignore, mais c'est là le privilège unique qu'ils ont sur nous, Vivants Hermétiques de ce monde pré-apocalyptique, monde qui ouvre ses veines sismiques au-devant des cœurs mélancoliques, veines éclatées de sang noir qui réformeront nos mémoires de souvenirs...élastiques.


in memoriam,
from elquidam

 


LE BLANC IRRÉVERSIBLE 
Samedi 25 août 2007



Les nuits blanches...
Les drapeaux blancs...
Dans le blanc des yeux,
le dedans du rouge sang.

L.L.

 
Les êtres les plus beaux, les plus doux,
les plus vibrants sont justement ceux-là
que la vie entraîne en des voies pleines
de détresses et de douleurs.

Jean-Charles Harvey
Les demi-civilisés


 

BLANC LÉGER 
Dimanche 26 août 2007


 
Les choses prennent la couleur de nos contrariétés.

Jean-Charles Harvey
Les demi-civilisés



www.ancarani.com/



Clotilde Ancarani


astre lunaire II
vagueterre idéale
plume d'eauflorium III bis
douce lune II
légèreté
fleurs plumes vasques
éventails
gouttes robes vagues
florium
légèreté
blancheur

 
 
SILENCE DORÉ
Dimanche 26 août 2007
 
Penser, aimer !
Puis agir suivant sa pensée
et suivant son amour.
Toute la vie est là.


Jean-Charles Harvey
Les demis-civilisés





SILENCE
Henry Fuseli




L'Afrique est fatiguée,
son cœur est mal usé.
Son beau blanc sourire,
joint à sa noire timidité,
m'a aussitôt rappelé
l'essence de notre Amitié.
Mariama est enfin arrivée,
et Louise, réalitée.
 
elquidam
26 août 2007




TIMBRE POSTE
Lundi 27 août 2007



 
The strorybook girl
Edmund Dulac
 


Les livres ouverts
renversent le Dé-lire;
les timbres-postes,
les lettres à relire.
Mots tels à l'AUTEL.
Mots tels à l'autre Elle.
Débattre de l'aile.
Tuer l'Hirondelle.

elquidam

 

UN NOUVEAU JOUET
Mardi 28 août 2007


 
" On fonderait l’hôtel pilote, l’entreprise rêvée, la cuisine parfaite aux petits oignons et au beurre, le service sans reproche, la réception aux petits soins."

Jacques Jouet
L'amour comme on l'apprend à l'école hôtelière


(D'après l'auteur, paraît qu'il existe deux sortes d'hôteliers: les hôtes et les hostiles)

Editeur : P.O.L
Publication :21/8/2006
ISBN : 2846821593
442 pages

***

Roulé dans la farine

Une minoterie, c’est blanc c’est blanc, une minoterie: des surfaces blanches la meule blanche, la mule blanche, le monde blanc blanc de farine et lumineux. Marie, tu dors ? Meunier, tu dors ? Chut…Deux bonnets blancs ou blanc bonnets. C’est blanc, une minoterie, on ne réveille pas un meunier blanc qui dort avec du vinaigre ! Une minoterie, c’est blanc. Plus blanc qu’une minoterie ? Une plâtrerie, une plâtrière, un four à plâtre un beau derrière, un cul, blême, avant qu’il soit battu comme plâtre. Mais une minoterie, c’est noir incroyable mais vrai. la nuit, toute minoterie est plus que grise. Ça devient noir une minoterie tout noir lorsque s’éteint la minuterie. Noir.

Jacques Jouet
auteur OuLiPo
qui écrit...
un poème par jour.



 
HOT RATS 
Mardi 28 août 2007


L'un des plus beaux jours de ma vie: celui où j'ai entendu pour la première fois de LA Musique.
Le band était composé de musiciens plutôt bizarroïdes, mais tellement innovateurs. L'autre band, le mien, était composé d'amis plutôt humanoïdes ;-), ils s'appelaient Vincent Dostaler, son frère Guillaume, François Bourdeau, son frère Benoit, (pas d'accent circomplexe), Martin Gaudreau, Robert Godin, Patrice Dubuc, Bruno Landry, et Manon Cauchy...une seule fille, parce que les filles pour moi, c'était un petit peu trop trop compliqué, (et ça l'est encore)... ;-). La musique de HOT RATS, découverte dans un amphithéâtre d'école lors d'un numéro de danse, a fait le reste...Frank Zappa venait d'entrer par la Grande Porte de mes petites oreilles...

Avec l'école, les cours d'art plastique, les foires du week-end, la Musique, y'avait que ça; Elle était partout, toujours LÀ, avec ou sans nous, parce que la tête parfois était passablement coincée dans le plafond de l'ailleurs. Certains d'entre nous ont fait de la musique professionnellement, d'autres ont fini par: réaliser des films, sculpter des bustes, danser du " balai ", faire rire des INcultes, écrire leurs peaux-blêmes, chanter des pommes; en fait, nous étions tous des zartisses, et nous le savions, la vie était tellement facile dans ce temps-là, à peu près comme aujourd'hui...;0)


HOT RATS et plus tard OVERNITE-SENSATION: témoins d'une jeunesse on ne peut plus exemplaire que la mienne ;-). Frank Zappa, chef américanique des Mothers of Invention, que j'ai vu quatre fois au feu Forum de Montréal, fut sans contredit un proche collaborateur musical, parce que faire parachuter de ce son/délire musical dans mes petits tympans tout croches équivalait presque à faire travailler le Maître direct dans ma caboche; y'avait rien de tel pour me top ramener sur le plancher de SES vaches...Les cloches tintaient, le Son entrait, comme on l'IMAGEinait...
MAIS OÙ EST-CE QUE T'ES RENDUE MANON ?

elle qui dawn it






PEACHES EN REGALIA

(c'est celle-là où tout a commencé avec Zappa)




DOUBLE TROUBLE
Mercredi 29 août 2007

 
L'Être hait son double.

Richard Laillier

 
parce que le nous-ART est beau
parce que le VOIR se fait chaud
l'Être hait son double,
l'Être EST son double.
Une virgule,
3 points
...
FIN

elquidam


 
 
LA QUATRIÈME LIGNE 
Jeudi 30 août 2007



"Près de cinq ans dans un camp de prisonniers m'ont appris que les sociétés humaines surpeuplées reflètent dans le moindre détail les symptômes des communautés de loups, chats, chèvres, souris, rats, lapins et que toutes les différences sont liées aux particularités des espèces; les aspects fondamentaux de l'interaction et de l'organisation sociale sont en principe identiques et il y a une véritable homologie entre l'Homme et l'Animal à travers toute l'espèce de vertébrés". 

Paul Leyhausen

Le malthusianisme est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par les travaux de l'économiste britannique Thomas Malthus (1766–1834). Le terme est utilisé pour la première fois par Pierre Joseph Proudhon en 1849. A l'origine doctrine hostile à l'accroissement de la population d'un territoire ou d'un État, et préconisant la restriction volontaire de la natalité, le mot "malthusianisme" désigne aussi par extension toute attitude craintive devant la vie et le développement.


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(Les demi-civilisés)
Jean-Charles Harvey
Brûlot allumé en 1934



LE COLLAGE HARVEY


Au seuil de l'infini on cherchait la vie dans l'invisible
et le lent battement d'une poitrine respirant l'Infini.



Des morts, des noyés,
il y en a toujours plein la mer
(et)
dans la poussière du chemin...

tendre---rêveur---
doux---résigné---
ironique---réfléchi---
mécontent--raisonné---
l'esprit de contradiction

BRISÉS DANS LEUR ÂME
comme des troupeaux sombres,
visages crispés et inquiets

(dans)
LE MARÉCAGE des GRANDS CYGNES BLESSÉS,
une cordialité conventionnelle

QUIDONNETOUTEXCEPTÉÇA
malthusianisme,
cruelle ironie
des masques de plâtres

Cause de l'erreur populaire,
refuge suprême du talent,
( à la ) la Régie de l'Encéphale:
les bootleggers de l'intelligence

Comme des colombes en folie:
la tolérance et la bonté...pur narcissisme
(et) perplexité:
nauséabonde vessie de l'hypocrisie
(Dans la) douceur languide de l'air
lourds panneaux de l'ombre,
orgues funèbres de l'eau
haleines d'octobre

En ce pays de l'impersonnel et de l'artifice:
le ferment de l'art----
(et) le reflet de l'Incréé-----
l'une des inépuisables merveilles de l'amitié

Prince des poète
gloire panthéonisable
saintes sueurs
sang de poisson

mon père-ma mère-
mon frère-ma sœur-
mon enfant-mon tout-
et davantage--------

tous les mouvements
de ton esprit


Un silence de fin de tragédie,
un décret du destin:
mensonges de l'ambiance
DEVOIR

Les écluses rompues
dans une forêt noire...
(et) des dents de petites louves gourmandes

Le frisson de l'art
Le crible du doute
La nasse des imitations
Les bons coups du hasard

Le dépotoir de l'absurde (dans)
la belle et courageuse inquiétude
Les élans de bruyante tendresse
(et le) luxe des vérités originales

(sur) les flots grisants
(des) amours ancillaires
La dangereuse musique des voix
(et....) un bélître

Depuis le parfum de juin
jusqu'aux féeries d'automne,
dans la sincérité de l'ivresse,
le front dans la boue du chemin,
chemin de feu tendu sur l'abîme

L'algarade---fureur froide,
(des) belles âmes
(sur) un AUTEL de porphyre,
d'or et de feu

(.....Nos ailes cassées en plein vol,
les papillons sortis de l'ombre......)

Dans la désolation des parlements:
la cohorte de médiocres
de hâbleurs, (et) de faibles,
de prévaricateurs (et) de cancres et

LA PEUR (qui)
EST
LEUR MAÎTRE

Comme des ombres inquiètes,
le sens de la ligne droite (dans)
le secret des circonstances

De Montréal à Kamouraska,
de la vallée du Richelieu à la Beauce,
(tous) les arbitres de ce monde,
la responsabilité de mes défaillances,
(et) la puissance de l'illusion...

Dans le port morne
des vanités généreuses:
l'espoir infini,
misérable boue,
miettes (à) la table des riches

Dans un remous d'esclaves et de misérables,
de puants, de quémandeurs, de contagieux,
de grognards et de lépreux:
la lampe des espérances humaines,
la floraison des opinions,
un manteau de demi-teintes,
campagnes de chemin poudreux

Le Vingtième Siècle,
la revue diabolique
sang de phoque
fanatisme de famille
sang de phoque
ferments de dissolution
morale

Coureurs des bois,
bohèmes de la nature,
comme des poètes de génie:
LES DEMI-CIVILISÉS

la fondation d'un empire
aux premiers jours d'octobre


///Éducation cristallisée,
manteau à col d'écureuil,
rayonnement des roses
Petite Dorothée écrit:
" Loulou, mon cher amour..."

Dans sa blancheur de chaux
et ses fenêtres à carreaux,
la petite maison de grand-père

Échos de syllabes familières
nids d'hirondelles
eaux vastes
village
auditoire de maison, de forêts,
de morts et de vivants

La paysannerie,
plaie des demi-civilisés
(et un jour, peut-être):
LA QUATRIÈME LIGNE

Dans le même cercle,
la pâte précieuse---/$$$/
fumée dans (l)es poumons
(et) l'angoisse, mère de l'angine,
cruelle et impitoyable flagellation

(Comme les cordes d'immenses mandolines,
la branche des peupliers...)

Dans le chemin des mystères
(de) la blancheur mouvante
de l'hiver marmoréen:
la Petite Dorothée,
épousée des neiges,
et son guide lumineux...qui disparaît


un quidam



Bélître: (n.m.) Homme de rien, homme sans valeur.

Porphyre: Le nom de cette roche est issu de sa couleur pourpre, associée à la pourpre impériale depuis le règne de Dioclétien (Rome, IIIe siècle) mais aussi au sang de l'eucharistie.



LES POIDS PLUME
3 septembre 2007


Dompierre, Mistral, Chabot, Poirier: de quoi donner le tournis aux yeux des jeunes lecteurs ou des vieilles lectrices ;-) Et Leclair (Kafkadan) qui nous éclaboussera ce soir de son Sang des colombes; décidément, y'en aura pour tous les goûts cette année.

Parmi ce lot de publications automnales, une bonne mais pas si surprenante surprise: le père de la Marmotte qui passe chez ALTO, une " grande petite " maison d'édition, située à Québec. Sébastien Chabot a donc quitté le bucolique pays sage des Trois-Pistoles pour se retrouver dans celui des rues presque quadricentenaires de la Capitale, un très bon move de la part de ce jeune et talentueux auteur originaire du Témiscouata. J'en profite ici pour saluer M. Victor-Lévy Beaulieu, dont c'était le 62ème anniversaire hier....toute la journée. Aux dernières nouvelles, il habitait toujours dans la paroisse de Notre-Dame-des-Neiges.

Ce sera définitivement un automne beau et chaud entre les auteurs et " leurs " lecteurs; pour ce qui est de la compétition entre les auteurs eux-mêmes, espérons seulement qu'on aura droit à un combat du siècle; avec tous ces poids " plume " dans l'arène des mots lourds, le sang d'encre de la plume-fontaine et la sueur des âmes en " pennes " finiront peut-être par faire E-revoler quelques feuilles blanches immaculées...;-)

Bonne rentrée à tous.

elquidam



ORchestre 
Mardi 4 septembre 2007



Euterpe



Dans la mythologie grecque, Euterpe (en grec ancien Εὐτέρπη / Eutérpê, " qui sait plaire ", de εὖ / eũ, “ bien ” et de τέρπω / térpô, " plaire ") était la muse qui présidait à la Musique. Elle avait inventé l'aulos (flûte double) ou suggéré son invention. C'est une jeune fille couronnée de fleurs et jouant de la flûte. Des papiers de musique, des hautbois et autres instruments sont auprès d'elle. Par ces attributs, les anciens ont voulu exprimer combien les lettres ont de charme pour ceux qui les cultivent.

***


Ce soir, en direct, un peu à cause de Strauss, Barber et... Nagano...
Ces soirs où la Musique ne demande pas plus que le rôle qu'on lui demande de jouer...Et les Mots, ceux-là qui la suivent, ou la précèdent...Les Mots, sans contredit les plus mauvais acteurs que je connaisse...


LETTRES


Nonobstant les jeux interactifs de leur récente amitié,
depuis la joie insoupçonnée de se retrouver ensemble,
les futurs amants, déjà, se reconnaissent, et s'aiment...
Il leur est toujours possible, il me semble,
de se dire Bonjour, Bonne Fête ou Adieu,
sans qu'ils ne viennent en effacer, des mots trempés,
mais si enflammés de leurs courtes lettres non parfumées,
ceux qui seront par eux-mêmes paraphés
de l'émoi ancré dans leur simple je t'aime.


Célestine 
30 décembre 2005



MI-ÂME MI-ÂME !
Jeudi 6 septembre 2007 



On ne perd pas un ami, on le prête aux autres.

L.L.

 
 
UNE ÎLE


Un grain de sagesse achève un fou parfait.
John Donne

Extrait de Trente poèmes


Un ouf, un bof, peuvent parfois susciter jusqu'à une centaine de commentaires sur certains blogues. Souvent, sur d'autres, quelques 1000 mots pour un seul post n'en suscite aucun. C'est peut-être qu'on écrit mal, ou qu'on a rien à dire. Mais ça sert à quoi finalement d'écrire ICI ce que je pourrais tout aussi bien écrire ailleurs ? Il restera que cet espace m'appartient. Il restera que j'aimerai toujours cet endroit où nul n'est tenu d'y laisser sa trace, où nul n'est tenu d'y nettoyer ma crasse. Cet espace m'appartient et ces mots sont à ceux qui les cassent.

Jeudi, 6 septembre 2007
Autre jour de deuil


 
À L'AVEUGLETTE
Vendredi 7 septembre 2007




La boule de cristal
John William Waterhouse
1902




Dans la laine des molles sécurités,
(((encore des mots de Jean-Charles Harvey)))
************************************
(Et cette Toile, installée dans le Musée....)
**********************************
Depuis le cours de nos jours sans passé,
vous écrire dans le Noir pour l'aveugler.
***********************************

elquidam




CISNE
Dimanche 9 septembre 2007


Cisne number one
dans le move qui ment
eaux-cygne des temps
maux dits des gents/ils
mots dus des sangs sus


elquidam




SLOWLY I TURNED
Mardi 11 septembre 2007

 
C'était le 11 septembre 1967, l'Expo universelle de Montréal achevait, j'avais 10 ans et je venais de passer l'un des plus beaux étés de ma vie. Pendant ce temps, au Sénégal, naissait une fille prénommée N'Deye Mariama. Je ne sais pas quel temps il faisait ce jour-là, je ne le lui ai pas encore demandé, mais ce que je sais c'est qu'il a fait beau aujourd'hui à Québec même si le temps était couleur chagrin. Le prof a donc eu une très bonne idée en nous projetant un épisode de I Love Lucy mettant en vedette l'extravagante Lucille Ball, elle nous a encore une fois fait rire, cette fois-ci avec son numéro de ballet/burlesque. On a beaucoup rit malgré la fatigue et la pluie. Les 11 septembre se suivent mais ne se ressemblent pas toujours.

I love Lucy...and Mariama.
Happy birthday my friend.


L.L.


 
ROSAIRE 
Mardi 11 septembre 2007


 
Il n'y a jamais de fumée sans feu,
pas plus qu'il n'y a de rêve sans mort.
 
Un hasard ?


Ce soir, après l'heure du souper, Mariama m'a appelé pour m'annoncer la mort de son très cher papa aujourd'hui dans son Sénégal natal. Il est mort comme la mairesse Boucher, en silence, seul et en paix...Elle qui aurait aimé entendre la voix de l'homme qui l'a mise au monde il y a 40 ans a plutôt écouté celle de son très cher fils, Papis, qui devait lui annoncer le décès de son meilleur ami...
 
L'âme en peine, le cœur en compote, le rêve de paradis terrestre qu'elle m'avait raconté cet après-midi, tout juste avant qu'on rit comme des folles en regardant I love Lucy était donc le signe de la Mort, signe qu'elle croyait être pour elle, signe que je croyais être pour moi. On blaguait bien sûr, il n'était pas pour nous...cette fois.

Une très grande tristesse a inondé nos voix à travers nos lignes téléphoniques, je me suis pincée pour vrai. Mais qu'est-ce qu'on dit ou essaie de dire dans ce temps-là ? On écoute d'abord, on attend un peu, on dit d'être fort puis on réconforte, on essaie de ne pas dire trop de bêtises. ...Son rêve était tellement beau, elle m'a dit qu'elle était dans le ciel, comme une astronaute, qu'elle voyait la terre avec plein de ruisseaux, d'arbres, de fleurs, c'était beau, "comme au temps de Jésus ". Ça m'a fait drôle d'entendre ces mots-là de la bouche d'une musulmane, en plus qu'hier soir elle m'avait fait une demande spéciale: que ma mère lui récite non pas un, mais deux chapelets, pour l'aider à passer au travers de ce qu'elle a à vivre et subir en ce moment à l'école...

J'ai bien sûr appelé ma mère pour lui annoncer la nouvelle, elle était triste elle aussi pour mon amie. Elle m'a dit qu'elle s'était endormie hier soir en faisant la prière que Mariama lui avait demandé...En quelque part ça m'a comme un peu rassurée, pas que je crois plus que ça aux rosaires, mais des fois...

Demain matin, Mariama ne viendra pas au cours, et nous, les autres, serons en examen, j'aurai peut-être la tête ailleurs. Moi qui n'arrête pas de lui dire " On n'est pas au Sénégal ici Mariama, on est au Québec, faut aller vite, plus vite, toujours plus vite ", je me sens tellement lente ce soir, j'ai la tête au Sénégal, avec elle et son papa (qui a été enterré aujourd'hui, jour de sa mort), et tout le reste de sa famille, qui célébrera le deuil pendant 40 jours mais qui, parce que la vie continue, fera quand même une très grande fête demain pour souligner la circoncision du fils du frère de Mariama (frère bien-aimé qui a été assassiné il y a 8 ans). L'Afrique est sanglante parfois et...encore...

On ne savait pas que la Grande Faucheuse passerait encore aujourd'hui, un 11 septembre. Finalement, ils se ressemblent pas mal tous. Et je savais pas qu'on pouvait avoir autant de tristesse aussi. Prêter attention au rêve, celui qui arrivera en sourdine cette nuit.

L.L.


 
L'ART DE VIVRE 
MERCREDI 12 SEPTEMBRE 2007


 
L'art de vivre ressemble plus à un match de lutte qu'à un ballet.
Marc-Aurèle


Et l'art de mourir, lui ?

Parce qu'il faut savoir comment la mettre
en scène, cette mort qui vous surprendra...


Le Jour se lève, le Vent se couche; La Mer....
l'Homme achève, il clos sa bouche; La Terre.
Il sait comment taire, il sait comment faire.
Il sait toujours tout, mais ne fait jamais rien.
Il meurt comme l'Amour renaît dans une fleur.
Il sort par la Cour arrière, à travers les Rumeurs...
Entre dans un Four pour y faire flamber sa Pâleur...
Il sait que ce sera toujours le matin entre 7 et 9 heures,
que ce sera à jamais dès ce soir qu'il fera qu'il se meurt...

elquidam





SUR LE DO 
VENDREDI, 14 SEPTEMBRE 2007

 
La fête des nobles notes battait son plein hier soir au Grand Théâtre de Québec, là où Marc-André Hamelin, pianiste super virtuose, né à Montréal, y a fait régner, le temps de l'interprétation du concerto égyptien de Saint-Saëns, l'âme de Camille Saint-Saëns à travers la sienne...Le temps de prendre conscience de sa présence unique, et de toute la féerie créée dans la salle en son nom m'a complètement ravie. Son nom ne devrait plus s'écrire Hamelin mais Âmelin. Comment ne pas en être tombée amoureuse ? Comment ne pas m'être rendu compte de son indéniable génie avant ? Mais voilà, j'en mets trop encore une fois, et puis non, j'écrirai bien tout ce que je veux, après tout, les Mots ne sont que les traces laissées sur mon cœur via les Actes. Pendant que j'écris ici, je l'écoute jouer, c'est son rêve qui vient me rejoindre pour s'ancrer dans ma réalité.

Le Chef Talmi était là lui aussi hier, un Chef très joyeux, vigoureux, qui a dirigé encore une fois son orchestre avec toute la fougue qu'on lui connaît. Lui et M. Hamelin ont reçu une ovation fort chaleureuse de la part des spectateurs tombés sous le charme de leur interprétation du Concerto égyptien de Saint-Saëns et du solo de maître Hamelin (en rappel) de son En avril à Paris de Charles Trenet, un véritable bijou sonore. Nous étions réellement à Paris...en avril, ou en septembre, je ne sais plus trop, mais nous y étions, et nous y rêvions... Madame Bilodeau, ma très honorable voisine de 87 ans était particulièrement ravie, moi aussi et son amie aussi, et la salle entière, et même Madame La Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean, qui assistait au concert en compagnie de son cinéaste d'époux, M. Jean-Daniel Lafond.

Notre première soirée de la Sélection Desjardins nous a donc remis en selle sur le do de la Musique...En attendant la symphonie " Des Mille ", la 8ème, de Gustav Mahler, le 15 mars au Colisée PEPSI, (750 choristes + 250 musiciens) nous aurons eu le loisir d'entendre Elgar (le 29 novembre) Auger, Prokoviev et Dvorák (le 17 janvier). Et en mai, ( le 29) Hétu, Fauré, Farago et Ravel...Les rêves se suivent... et se ressemblent...parfois...que parfois.

 
 
PARCE QU’IL Y AURA TOUJOURS DES 16 septembre 07 
SAMEDI, 15 SEPTEMBRE 2007


 
Regards aux poignets.
Sangs de leurs secrets.
Roses pour Sansregret.
Coeur avide & pistolet.

elquidam

 
 
L’ARBRE GÉANT
LUNDI, 17 SEPTEMBRE 2007



esssssssspace/airs
lumièressssssssss
esssssspace/terre
mysssstèresssssss
esspacesss/vertss
chaumièresssssss
couleurssssssssss
chaleurssssssssss
sueurssssssssssss
froideursssssssss
lenteurssssssssss
noirceursssssssss
blancheursssssss
vigueurssssssssss
essssspace/amers
espaceailleurssss
esspacesangterre
essspace/meilleur
mysstèresssssssss


elquidam



 
MACCHABÉE 
MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2007




 
Restes de Toi,
gestes d'Émoi.
Le Boucher
nous charcuta,
le Macchabée
nous délivra.


19 septembre
1979  


 
LE CŒUR A SES RAISONS 
JEUDI, LE 20 SEPTEMBRE 2007







Une étude effectuée dans le New Jersey, publiée dans le New England Journal of Medicine, fait état d'une mortalité supérieure en cas d'infarctus du myocarde pris en charge le W.E., du fait de la réduction du personnel hospitalier pendant les congés de fin de semaine, qui entraîne une diminution du nombre de coronarographies (diagnostiques et thérapeutiques). La différence ne dépasse pas 1% mais est sur le plan statistique hautement significative.

***

Infiniment bon, infiniment aimable, infiniment juste, c'est ce que mon père était. Aujourd'hui, le 3 de cœur était MA carte, celle qui m'a fait traversé une nouvelle épreuve, l'examen de vente. Un soulagement. Demain, je partirai en pèlerinage, je referai le même trajet que j'ai fait il y a 20 ans. Je prendrai l'autobus, de Québec à Montréal, puis de Montréal à St-Donat, là où les couleurs sauront toujours se faire les plus belles pour moi. Ça me rappellera au triste souvenir de mon père qui agonisait lentement de son deuxième infarctus du myocarde, ça me rappellera son cœur, son si grand cœur.

Les feuilles se détacheront complètement des arbres, la neige viendra, l'automne s'enfuira, le monde se refera...

LouLou



TO LEFT BEHIND
JEUDI 20 SEPTEMBRE 2007



Since I wait for your bloody net,
I'm here to stay alone, and forget.
Sometimes we need a real loneliness.
Sometimes we have to feed happiness.
(With roses and prickels, honey or nickels).
Sorry for my too long e-waiting answering.
Thank you for your so amazing watering.
It's always a pleasure to write you a letter.
It's always a censure to play you a measure.
My heart goes well, but my soul burns in hell.


elquidam




C'EST SI BON 
Dimanche 23 septembre 2007



...de revoir ceux qu'on aime, de leur parler, de les toucher, de les voir verser une petite larme, de se souvenir de ce qu'on a été...un jour. Le pèlerinage est achevé; 20 ans ont passé. Mon père est toujours aussi présent, et moi toujours aussi sa fille, et ma mère, elle, une vraie fée. Elle est maintenant en sécurité, ses enfants se sont retrouvés...



Martin, Louise, Normand notre cousin, 
Denis et Raymond
le 20 septembre 2007


Les pierres tombales qui inscrivent la petite histoire des villageois qui ont vécu sur la terre de Notre-Dame-de-la-Merci étaient tellement belles, refleuries pour la cérémonie des défunts. Dans le soleil automnal de septembre: des rencontres savoureuses, entre autres avec des enfants, des histoires à leur raconter, encore...et encore. Trois frères et leur sœur qui rient de tout et de rien, qui boivent un coup sans se trop se maganer et qui dorment dans les mêmes chambres pour une nuit...Un oiseau, dont on ignore le nom, qui pousse un cri inconnu dans la Forêt Noire, un raton-laveur voleur de restes de pain et de jambon, l'espace endormi dans Le Nord étoilé, la Lune presque pleine dans la chaleur étuvée de cette précieuse fin de semaine...et Dumas cet après-midi, dans l'auto....de station en station...Restes de la Sainte Table, Hostie masticable, heures mémorables...Descendre à la Gare du Palais, revoir mon Lapin...Demain, le Cirque, mais avant, cette nuit, et le Rêve de la Rose et de ses épines sur la tige du Temps décoloré...

elquidam
23 septembre 2007


***


FIN d'AUTEL (le sacrifices des mots)
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